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25 avr. 2012

Nouvelles de Genève: Conférence sur "Le Marketing de la Folie"

Le 18 avril 2012, la Commission des citoyens pour les droits humains (CCDH) a organisé une conférence à Genève sur les diagnostics des maladies mentales, le marketing des psychotropes  et leurs effets indésirables sur la santé.  Le Dr Nicolas Franceschetti, Président de la CCDH, Genève, a ouvert la soirée en parlant des développements récents, par exemple, l’article dans le « British Medical Journal », publié le 27 février 2012 qui attire l'attention sur les effets nocifs d’une prise régulière de somnifères pouvant causer un cancer ou raccourcir la durée de vie.

Des extraits du documentaire, “Le marketing de la folie” (disponible à la fin de cet article  - 177 mn), ont été présentés.  Ce film montre comment les psychotropes, avec leurs effets secondaires nocifs et sans guérison à leur actif, en sont venus à dominer le domaine de la santé mentale. En exemple, l’élaboration du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), qui a " créé des maladies de la souffrance humaine", contribuant aux profits considérables des compagnies pharmaceutiques.  Un autre exemple est la prescription des antipsychotiques atypiques à 2,5 millions d’enfants aux Etats-Unis.  Ce nouveau type de psychotropes (Risperdal , Zyprexa …) peut entraîner une prise de poids, un dysfonctionnement cardio-vasculaire … Il faut souvent leur  ajouter d’autres psychotropes pour traiter leurs effets secondaires.


Le film décrit aussi le projet “Soteria”, qui est un traitement alternatif des psychoses.  Lancé par le Dr Loren R. Mosher, c’est une façon plus humaine et efficace de traiter chez les jeunes, en leur évitant l'hospitalisation et les médicaments, la schizophrénie et d’autres psychoses qui détruisent leurs vies.    Le succès de ce projet a prouvé que droguer excessivement les jeunes avec des psychotropes est destructif et « une erreur tragique énorme ».  Le Dr Mosher était le premier Chef du « Center for Studies of Schizophrenia » au « National Institute of Mental Health » de 1969 à 1980.  En 1998, il a démissioné de l' « American Psychiatric Association » devenue selon lui « l’Association américaine de la Psychopharmacologie ».  Il est mort en 2004.  (Voir le site de Soteria.)

On a mentionné les récents procès contre des compagnies pharmaceutiques pour dommages causés par les effets indésirables  des psychotropes.  Les montants payés par ces compagnies représentent une goutte dans l’océan de leurs ressources totales qui s’élèvent à plus de $600 milliards.  Ces amendes insignifiantes n’empêchent pas les compagnies de poursuivre la production des médicaments qui peuvent causer l’invalidité et la mort.

Après le film, Georges Alexandre Imbert, Président de l’Association d’aide auxvictimes des Accidents des médicaments et auteur du livre « Crimes sous tranquillisants », a parlé de son engagement depuis déjà 20 ans pour la défense des victimes des accidents dûs aux médicaments, y compris le Mediator.  En 1992, son fils de 24 ans, Laurent, s’est suicidé suite à une injection d’une dose légère de benzodiazépine valium.  Avant de se suicider, Laurent a eu une crise de démence qui l’a poussé à abuser de sa fiancée, puis à tenter de la tuer.  Monsieur Imbert a demandé une autopsie qui a révélé des traces d’un seul médicament, le valium.  Il a appris que l’on soupçonne les benzodiazépines de causer un comportement « criminogène » (réf. « Les Benzos de la mort » - Website :  Drogue-Danger-Débat.)

La prise de psychotropes peut mener à l’homicide et au suicide.  G.A. Imbert a mentionné le cas d’Isabelle Servier, une des filles du Dr Jacques Servier, fondateur et président du laboratoire pharmaceutique du même nom, celui qui a produit le Mediator.  En 1999, Isabelle a tué son mari avec une hache. Après quatre ans de prison, elle a été relâchée,  car le tribunal a estimé qu’elle avait agi sous l’influence des benzodiazépines.   (Réf : "La descente aux enfers d'Isabelle Servier, meurtrière", Au Troisième Oeil, 30 March 2005)  Le Mediator, à l'origine  un médicament du diabète, a été utilisé hors étiquette pour traiter la prise du poids, et a probablement été responsable en France, du décès de 500 à 2'000 personnes et de  l’invalidité de milliers d’autres.  On a accusé Jacques Servier de marketing acharné d’un médicament  en contradiction avec ses propriétés médicales et du lobbying des réglementations et de la communauté médicale pour assurer une commercialisation réussie.)

“On est choqué par ces nouvelles d’homicides multiples commis par des personnes qui sont sous  psychotropes, mais on oublie,” commentait Monsieur Imbert.  Il a aussi mentionné les accidents de la route causés par des chauffeurs de camion qui prennent ces médicaments pour soulager le stress et finissent par se suicider.  On ne fait pas d' analyses toxicologiques sur ces personnes.  Il a rappelé le manque d’une équipe de plusieurs centaines d’experts scientifiques pour défendre les victimes des médicaments aux tribunaux.

Plusieurs membres de l’audience ont témoigné.  Une jeune femme a mentionné « le grand dysfonctionnement » du système des soins des troubles mentaux en Suisse, des abus comme l'internement en psychiatrie contre son gré et les « chambres fermées » de ces établissements qui violent les droits humains.  Cette personne a fait appel aux autorités de Genève pour enquêter sur ces pratiques afin d’humaniser les lois en vigueur ?  J'ai moi aussi connu une personne hospitalisée contre son gré à Belle-Idée, l'hôpital psychiatrique de Genève, et dans un autre établissement, j'ai été témoin du comportement agressif de la sécurité, à l'égard d'une personne souffrant de troubles mentaux. Pour calmer cet être en détresse, faire preuve de compassion et de douceur  aurait été plus humain et efficace. 

Une autre intervenante a souligné  que les hauts et les bas font normalement partie de l’être humain.  Nous devons nous prendre en main en ce qui concerne notre santé et ne pas la laisser aux experts ou aux médecins qui se prennent pour des dieux et croient savoir  ce qui est meilleur pour nous.  « Nous devons dénoncer ces pratiques.  La société doit se réveiller, » a-t-elle dit. 

Nous devons surtout prendre position à l'encontre des pratiques erronées et souvent nocives des compagnies pharmaceutiques, de certaines associations médicales, et de médecins.  Nous devons applaudir la victoire et le courage de ceux, qui, suite au diagnostic d’un trouble mental, choisissent une vie sans médicaments. Et nous devons soutenir les associations qui font campagne pour éveiller notre conscience, comme celle de Monsieur Imbert et la CCDH.

"Le Marketing de la Folie" (177 mn)


par Meris Michaels

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