Mieux Prévenir

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17 nov. 2012

Les équipements high-tech envahissent les écoles privées en Suisse; le service public hésite encore

"Les tablettes électroniques font leur entrée à l'école"
(dessin de Burki, 24 Heures)
Les équipements high-tech (tablettes et tableaux blanc interactifs) avec connexion sans fil envahissent les écoles privées en Suisse. Les écoles publiques vaudoises résistent au tout informatique. Les autorités parlent du coût financier (et pas sanitaire) de ces équipements.   Jacques Daniélou, président de la Société pédagogique vaudoise dit, « Je ne suis pas confronté aux revendications de collègues enseignants prêts à descendre dans la rue pour demander plus de technologie ! Je sens au contraire des réticences. Il s’agit à ce stade d’une évolution prématurée et subite, dont on peine à mesurer les avantages. » Suite à l’article paru dans le journal suisse 24 Heures, lire ce que deux associations (en France et au Québec) pour la sécurité sanitaire des technologies sans fil disent au sujet des tablettes et des tableaux blanc interactifs. Ces technologies ont de nombreuses conséquences pour la santé des enfants. Le Conseil d’Etat du canton de Neuchâtel a fortement limité l’utilisation de technologie sans fil à l’école. 

La technologie à l’école, une évolution qui divise
par Karim Di Matteo, 24 Heures, 13 novembre 2012


Les équipements high-tech, tablettes en tête, envahissent les établissements privés. Le service public hésite encore. 


Aygun fait face à sa classe de la Leysin American School. L’adolescent a chargé son exposé, « Les formes de respect dans la culture turque » sur la tablette électronique. Ses camarades suivent sa présentation sur le tableau blanc interactif (TBI) où elle est projetée. Chacun prend des notes sur sa tablette personnelle, qui sous forme manuscrite via un stylet, qui via un clavier. Au fond de la salle, l’enseignant supervise depuis son ardoise personnelle. Grâce au wi-fi, il a tout loisir de se connecter sur les activités de ses ouailles en temps réel. Ici, pas de craies, de cahiers, de crayons, de manuels scolaires ou même de cartables : les supports sont stockés sur le disque due. Au besoin, l’enseignant en enverra d’autres par e-mail.

De la science fiction ? En Corée du Sud, la scène relève du banal. La Leysin American School, à l’instar d’autres écoles privées, teste le système dernier cri d’un constructeur asiatique. Après tout juste deux semaines d’essai, l’enthousiasme est déjà immense en vue d’adopter un outil qu’elle juge plus en phase avec son temps. « Nous comptons des élèves de 60 nationalités, issus de programmes scolaires différents, explique le directeur Marc-Frédéric Ott. Les élèves plus avancés évoluent à leur rythme, d’autres travaillent avec l’enseignant, un troisième groupe planche sur un projet. Les nouveaux outils permettent cette flexibilité ».

A contrario, l’utilisation de tablettes dans les écoles publiques vaudoises paraît pour l’heure un lointain mirage. Autorités et corps enseignant ne cachent pas leur scepticisme. Résultat, seules quelque 500 classes du service public sont équipées d’un « simple » TBI, soit 10% du total des salles du canton, contre près de 95% en Angleterre.

La projection de documents numériques, le recours à internet en direct pour enrichir ou compléter un cours et la possibilité de créer des exercices interactifs (l’élève déplace des éléments ou réalise une démonstration du bout des doigts) comptent parmi les arguments qui ont convaincu certaines communes de franchir le pas.

En 2005, Crissier avait joué les pionniers vaudois. Après sept ans et 45 classes équipéés, le directeur des écoles, Pierre-Albert Jaques, dresse un bilan « très positif » : « Je n’ai eu aucune critique négative du corps enseignant. Je crois même qu’un retour en arrière me vaudrait un vent de contestation. »

Selon la société Galmar, à Crissier, fournisseur de près de la moitié des équipements de Suisse romande, les écoles optent neuf fois sur dix pour un TBI flanqué de tableaux blancs traditionnels. Le symbole d’une transition en douceur. Les constructeurs n’ont toutefois cure de cette inertie et ne ralentissent pas leur course à l’innovation. A entendre les plus progressistes, les TBI seraient même déjà dépassés.

Commandes en hausse

L’exemple de Crissier fait tout de même des émules. Et la levée, l’an dernier, du moratoire décrêté par le Canton en 2005 sur les équipements type TBI a entraîné un gros coup d’accélérateur sur les commandes. « Certaines écoles n’ont d’ailleurs pas attendu jusque-là pour nous solliciter, assure Janik Leutloff, employé de Galmar. Nous avons déjà des commandes jusqu’en 2014. » Côté finances, le gros de la facture ne tient pas dans l’acquisition du TBI, dont le prix équivaut au bon vieux tableau noir. « La maintenance, le renouvellement et le dispositif d’accompagnement des enseignants représentent la grande majorité des coûts », estime Bertrand Magnin, superviseur du projet de Crissier.

En attendant un concept général d’équipement du Canton, la note est entièrement à la charge des Communes. Avec le risque d’un mouvement à deux vitesses : d’un côté des collectivités aux moyens suffisants pour amorcer le virage numérique, de l’autre celles sans les ressources suffisantes pour amorcer une mutation qui, indépendamment de la forme qu’elle prendra, paraît inévitable.

L’école publique résiste au tout informatique

Oui ou non à la technologie dans les écoles ? Pour l’heure, l’Etat de Vaud dit se concentrer sur une autre priorité : améliorer le débit de son réseau pédagogique. Un appel d’offres a été lancé en ce sens début septembre. « Devant l’augmentation déjà constatée du trafic, nous travaillons à créer des autoroutes modernes, sans savoir encore de quel type seront les voitures qui rouleront dessus », image Pierre Jaccard, directeur général adjoint à la Direction générale de l’enseignement obligatoire.

« Je constate que l’école résiste au tout informatique, déclare Serge Martin, de la Direction pédagogique. Nous sommes cependant en train de définir un concept pédagogique qui doit faciliter son utilisation dans l’enseignement. En effet, il ne suffit pas de disposer d’outils technologiques en classe pour que l’enseignement s’en trouve amélioré. Aujourd’hui, trop peu d’enseignants osent faire le pas ou disposent des moyens pour le faire. »

Jacques Daniélou, président de la Société pédagogique vaudoise, abonde dans le même sens : « Je ne suis pas confronté aux revendications de collègues enseignants prêts à descendre dans la rue pour demander plus de technologie ! Je sens au contraire des réticences. Il s’agit à ce stade d’une évolution prématurée et subite, dont on peine à mesurer les avantages. »

Ce que les associations pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil disent :

L’association nationale Robin des Toits :

Les tablettes sont connectées en permanence et par défaut à Internet. La possibilité d’opter pour une connexion filaire n’existe pas dans le cas des tablettes. Résultat, l’utilisateur est en permanence bombardé de champs électromagnétiques de type 3G et/ou Wifi, dont la nocivité n’est aujourd’hui pas sérieusement contestée.

C’est ainsi qu’en janvier 2012, l’étude de Conrado Avendano, Ariela Mata et autres (Department of Obstétrics and Gynecology, Eastern Virginia Medical School, Norfolk, Virginia et Nascentis Medicina Reproductiva, Cordoba, Argentine[1]) mettait en évidence son impact sur la fertilité masculine. Les travaux du scientifique américain G.Carlo suggèrent quant à eux le lien entre le Wifi et différents troubles neurologiques chez l’enfant, en particulier

D’une manière générale, les radiofréquences ont été classées comme « cancérogènes possible » (catégorie 2B) par l’OMS en mai 2011.

Comment ne pas voir que quelle que soit la gravité du risque, il est plus élevé pour les enfants, dont les organes sont en développement, dont les tissus sont moins épais, et dont l’exposition sera plus longue au cours de leur vie ?

Se fondant sur ce constat, le Conseil de l’Europe (27 mai 2011) comme le comité national russe pour la protection contre les rayonnements non ionisants (19 juin 2012) recommandent de préférer la connexion filaire au Wifi dans les écoles.

La Coalition québécoise contre la pollution électromagnétique (CQLPE) :

La CQLPE déplore vivement que les autorités responsables de l'adoption de ces choix technologiques [tablettes et tableaux blanc interactifs] aient négligé de tenir compte des nombreuses conséquences pour la santé des enfants de l'augmentation vertigineuse des niveaux d'électrosmog (pollution électromagnétique nuisible à la santé) que l'installation de puissants émetteurs WiFi de force industrielle entraîne dans les établissements d'enseignements du Québec. De très nombreux signaux d'alarme indiquent déjà, partout où ces émetteurs sont déployés, que plusieurs enfants subissent de graves symptômes les jours de semaine lorsqu'ils y sont exposés, des symptômes que seuls de trop rares médecins sont capables de relier à la présence du WiFi tant cette problématique de sensibilité électromagnétique est encore méconnue au Québec. Il s'agit d'un problème réel qui pourrait avoir de graves conséquences à long terme.

La santé présente et future de nos enfants en dépend.

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